Comprendre le ghosting : quand quelqu’un ne répond plus

Le monde des rencontres en ligne introduit de nouvelles pratiques, de nouvelles manière de communiquer, de nous rapporter à nous-même et aux autres. Certaines plus agréables que d'autres. Parmi ces nouvelles pratiques, le tristement fameux "ghosting".

Ce terme, emprunté à l'anglais, décrit une situation où une personne met fin à toute communication avec un(e) partenaire sans explication. Quand on est « ghosté » par une personne, cela signifie qu’elle fait de nous un ghost, un « fantôme ». Autrement dit, on se retrouve alors comme condamné(e) à ne plus pouvoir entrer en communication avec les vivants, comme exclu(e) de la réalité de l’autre.

Mais le ghosting n'est pas toujours aussi simple et direct qu’une simple rupture définitive de la communication. Il existe différentes nuances et variantes de cette pratique, qui la rendent d’autant plus toxique. Dans cet article, nous explorerons ces différentes nuances du ghosting.

1. Qu'est-ce que le ghosting ?

Qu’est-ce qu’un fantôme ? Un fantôme, c’est une âme en peine. Une âme errante et esseulée, exclue de la vie, qui ne peut plus manifester sa présence aux vivants, qui ne peut plus faire savoir ce qu’elle ressent, qui ne peut plus communiquer avec ceux qu’elle aime. Comme dans le film Ghost, avec Patrick Swayze et Demi Moore, le fantôme erre, l’âme en peine, désespérant de pouvoir exister à nouveau, ne serait-ce qu’un instant pour retrouver les personnes qu’il aime, les toucher ne serait-ce qu’une dernière fois, leur dire ce qu’ils auraient voulu pouvoir leur dire avant de mourrir.

Dans le contexte des relations virtuelles, le ghosting vient en partie de la facilité avec laquelle on peut disparaître ou faire disparaître l’autre de notre messagerie, quelle qu’elle soit : application de rencontre, réseau social, messagerie Whatsapp etc. Être ghosté(e) peut être extrêmement perturbant pour la personne « ghostée ». Cela laisse une impression de rejet brutal, souvent sans explication. On se remet en cause. Cela est horrible à vivre, met à mal notre estime personnelle.

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2. Les différentes formes de ghosting

1. Le ghosting direct : C'est la forme la plus brutale et la plus directe de ghosting. Ici, la personne met fin à la communication de manière abrupte et totale. Imaginez une conversation normale, puis soudainement, plus de réponses. Vous envoyez des messages, des appels, mais rien n'y fait. C'est comme si la personne avait disparu de la surface de la Terre. Ce type de ghosting est souvent le plus douloureux, car il laisse l'autre partie complètement désemparée.
2. Le slow fading : Le slow fading, ou "disparition progressive", est une version plus « subtile », ou sournoise du ghosting. Au lieu de couper les ponts d'un coup, la personne commence à réduire progressivement la fréquence de ses communications. Les messages deviennent moins fréquents, les réponses tardent de plus en plus, jusqu'à ce que finalement, il n'y ait plus de contact du tout. Souvent, cela va de pair avec un manque de clarté dans les intentions exactes de la personne qui nous ghoste, avec le maintient d’une ambiguïté qui ne permet pas à l’autre de faire le deuil émotionnel de la relation. Cette approche peut être perçue comme moins brutale. Elle se prétend souvent protectrice. Mais elle est tout aussi déconcertante, et émotionnellement tout aussi douloureuse que le ghosting direct.
3. Le bench ghosting : Le bench ghosting, ou "mettre sur le banc", combine le ghosting avec une forme de manipulation émotionnelle. Ici, la personne ne disparaît pas complètement mais revient sporadiquement, souvent lorsqu'elle a besoin de quelque chose (de validation, service, attention, rapport sexuel). Cela donne à l'autre personne l'espoir que la relation peut encore être sauvée, ce qui rend la situation émotionnellement épuisante. Par exemple, Paul arrête de parler à Emma pendant des semaines, puis revient avec un message comme si de rien n'était, seulement pour disparaître à nouveau peu de temps après.
4. Le caspering : Le caspering, du nom du gentil fantôme Casper, est une tentative de ghosting plus polie, qui a la réputation de conserver la dignité des deux partis. Le caspering consiste comme le ghosting à disparaître de la vie de quelqu’un. Mais on disparaît avec précaution, en étant attentif aux émotions de l’autre. On met fin à la relation de manière douce plutôt que brutale, en se montrant respectueux de l’autre. Par exemple en exprimant le souhait de rester amis, en clarifiant avec honnêteté la nature non sentimentale de nos intentions.

3. Comment faire face au ghosting ?

Être victime de ghosting est douloureux. Mais il y a des moyens de gérer cette situation :

1. Accepter ses émotions : la première chose est de reconnaitre ses sentiments de tristesse, de colère ou de confusion. Il est normal de se sentir blessé quand quelqu’un ne nous répond pas.
2. Éviter de surcharger de messages : envoyer de multiples messages à la personne ne fera qu'aggraver la situation, car ces messages multipliés ont un effet rebutant pour l’autre qui continuera de ne pas nous répondre, ou finira même par nous bloquer.
3. Parler à un ami : partager nos sentiments avec un(e) ami(e) de confiance peut nous aider à alléger le fardeau émotionnel, à réinterpréter notre relation avec la personne qui nous ghoste, pour tourner la page : pour ne pas se fixer inutilement sur une relation qui dysfonctionne.
4. Se concentrer sur soi : l’autre vous ghoste ? Cela ne regarde que lui. De votre côté, vous existez, vous avez d’autres personnes dans votre vie. C’est bête à dire, mais prenez soin de vous, faites des activités que vous aimez et entourez-vous de personnes positives.
5. Ne pas ghoster à son tour : Si la personne finit par vous répondre en s’excusant pour le délai de réponse, acceptez ses justifications au lieu de disparaître sans rien dire.

4. Pourquoi est-ce qu’il / elle ne répond pas ?

Les raisons du ghosting peuvent varier. Parfois, c'est par lâcheté ou par peur de la confrontation. Parfois, c'est parce que la personne ne sait pas comment exprimer ses sentiments de manière adéquate. Parfois, cette personne – qui ne veut pas/plus d’une relation sentimentale avec nous – craint de nous donner de faux espoirs si elle répond. Le ghosting peut aussi être un moyen de se protéger émotionnellement, évitant ainsi les complications d'une rupture. Cependant, quelle que soit la raison, le ghosting reste une pratique profondément blessante pour ceux qui en sont victimes.

5. Ce qui n’est pas du ghosting

Attention cependant à ne pas tout prendre pour du ghosting ! Certaines situations peuvent sembler similaires, sans en être pour autant. Par exemple, si quelqu’un que vous venez de rencontrer sur une application de rencontre ne répond pas immédiatement à votre premier message, cela ne signifie pas forcément qu’il vous ghoste. Il peut y avoir de nombreuses raisons pour lesquelles une réponse tarde à venir : une charge de travail élevée, des engagements personnels, le besoin de prendre du temps pour réfléchir avant de répondre, ou encore le fait de ne pas avoir eu connaissance de ce message qui serait passé inaperçu.

Le ghosting implique une rupture de communication sans explication après une relation établie, tandis qu’un délai de réponse dans les premiers échanges peut être parfaitement normal. Évitons donc de sauter aux conclusions trop hâtives et laissons le temps nécessaire pour que la conversation se fassent naturellement.

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Conclusion

Le ghosting, sous toutes ses formes, est une pratique complexe et douloureuse pour ceux qui la subisse. Et cela arrive même au meilleurs !

Que ce soit le ghosting direct, le slow fading, le bench ghosting ou le caspering, ces comportements laissent des marques émotionnelles.

Mais en comprenant mieux ces nuances, nous pouvons mieux naviguer dans le monde des rencontres en ligne et, espérons-le, adopter des comportements plus respectueux et empathiques.

Prenez soin de vous et continuez à chercher des relations où le respect et la communication sont au premier plan.

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